Délation "on line" à la frontière mexicaine

Le Texas fait appel aux internautes pour renforcer l'efficacité de la surveillance de la frontière.

Les images de huit caméras sont disponibles en ligne.

"Bienvenue. Dans le cadre de notre programme de surveillance virtuelle des abords de la frontière, l'Etat du Texas a mis en test des caméras de surveillance en divers lieux, le long des 1240 miles de la frontière Texas/Mexique, en utilisant Internet pour retransmettre les images. La dernière étape de ce test : vérifier la fiabilité du système en permettant au public d'accéder aux images de huit caméras."

Le message s'étale sous une bannière colorée, montrant, au centre, une famille, entourée de vastes paysages, une vue du Rio Grande, avec sur la gauche une voiture de shérif. Presque un dépliant touristique. Pourtant, l'appel lancé sur texasborderwatch.com est sans ambiguïté et un logo officiel sur la droite le rappelle : il s'agit bien de transformer les internautes texans en auxiliaires des forces de l'ordre pour lutter contre l'immigration clandestine... Pour dénoncer toute tentative d'infiltration, l'internaute n'a qu'un clic à faire : en choisissant "signaler une activité suspecte", il envoie aussitôt un message électronique aux autorités concernées.

Un projet de cinq millions de dollars

Au total, douze caméras devraient filmer en permanence la frontière et déceler plus rapidement les candidats à l'entrée sur le sol des Etats-Unis. Sur les images transmises par les huit déjà mises en service et accessibles au public, on peut apercevoir les patrouilles des garde-frontières, le Rio Grande, une vache en maraude... Si, sur le simple aspect de l'efficacité, on peut largement douter des capacités de ces quelques caméras pour aider à surveiller une frontière aussi étendue, la volonté clairement affichée est en tout cas d'impliquer plus étroitement les citoyens dans cette surveillance - et de ce point de vue, ces webcams d'un genre très spécial sont un symbole fort...

En effet, Rick Perry, gouverneur républicain de l'Etat, a fait de la surveillance de la frontière mexicaine un thème clé de sa campagne. Et n'a pas hésité à dépenser cinq millions de dollars pour ce projet de vidéo-surveillance. La Ligue des citoyens latino-américains unis a dénoncé dès la mise en service des caméras ce "nouveau pas vers un Etat policier".

d'apres:lci.fr