"Tout à coup, je me suis mis à étrangler Christelle"
Le charcutier jugé pour avoir tué et découpé sa maîtresse Christelle et le fils de celle-ci n'a pas pu expliquer vendredi son geste devant la cour.
Les proches des victimes ont eu du mal à supporter le récit détaillé fait par l'accusé.
Le charcutier parisien, jugé depuis vendredi matin aux assises de Paris pour le meurtre de sa maîtresse et du petit garçon de celle-ci, n'est pas parvenu à expliquer son geste, déclarant avoir été saisi d'une "espèce de furie" qui l'a conduit "tout à coup" à étrangler la jeune femme. "Tout à coup, je me suis mis à étrangler Christelle, je suis parti dans une espèce de furie, j'ai serré très fort, j'ai pas vraiment compris", a déclaré Bérenger Brouns, mimant parfois les gestes qu'il a effectué le 20 février 2005, dans l'appartement de Mlle Leroy, 26 ans, avec qui il entretenait une liaison amoureuse depuis environ un an.
"Elle s'est pas débattue. D'un seul coup, elle est tombée", a-t-il poursuivi, d'une voix calme, détaillant, à la demande du président de la cour les étapes du drame. Quant au fils de sa victime, Lucas, 4 ans, qu'il a également étranglé, l'accusé "ne sait pas" non plus pourquoi il lui a donné la mort. "Je l'ai ramené dans la salle de bains (ndlr : où il avait déjà tué sa mère) et je l'ai étranglé", a dit Bérenger Brouns. "Je n'étais pas dans un état de conscience, pas dans un état de comprendre la chose à ce moment-là".
"J'ai fait quelque chose de très grave"
Le président de la cour a ensuite abordé l'aspect le plus sordide de cette affaire : après avoir étranglé ses deux victimes, le charcutier, âgé d'une quarantaine d'années, a en effet reconnu avoir découpé les deux corps, dans son arrière-boutique, située dans le Xème arrondissement de Paris. Alors qu'il raconte comment il a procédé, avec force précisions, le président l'interrompt : "Comment un homme ayant des sentiments, une intelligence, peut-il commettre un tel acte et comment arrivez-vous à raconter cela aussi facilement?" "J'ai fait un travail sur moi-même, je vois des psychologues trois fois par semaine. Je sais que j'ai fait quelque chose de très grave et de très dur", répond l'accusé.
Tout au long de sa déposition, les proches des victimes, parties civiles, ont fait des allers-retours entre l'intérieur et l'extérieur de la salle d'audience, ne supportant pas le récit de l'accusé. Déjà, dans la matinée, la soeur de Christelle Leroy avait éclaté en sanglots lors de la lecture de l'acte d'accusation. Dans l'après-midi, l'épouse légitime de Bérenger Brouns était venue témoigner, affirmant, elle aussi, ne pas comprendre ce qui s'était passé. Les débats doivent reprendre lundi matin et se poursuivre jusqu'à mardi ou mercredi.