Suicide en plein tribunal

Publié le par romano_33

TF1/LCI : La cour d'assises de l'Aisne, à Laon
Un homme s'est donné la mort devant la cour d'assises de l'Aisne lors du verdict. Son arme n'avait pas été détectée à son entrée dans le tribunal.

L'avocat du suicidé a précisé jeudi que son client était un amateur d'armes de collection, condamné pour en avoir détenu illégalement.

Il est mort au moment du verdict, au beau milieu du tribunal : un homme, qui comparaissait libre devant la cour d'assises de l'Aisne, à Laon, s'est suicidé d'une balle en plein coeur dans la nuit de mercredi à jeudi. Cet ancien steward âgé d'une soixantaine d'années, à la personnalité perturbée selon les experts psychiatres et psychologues qui l'avaient examiné, venait d'être condamné à douze ans de réclusion criminelle pour viols sur des mineures membres de sa famille ; il avait déjà effectué 18 mois de détention provisoire dans le cadre de l'affaire. Il avait visiblement pu pénétrer dans l'enceinte du tribunal avec son arme, de gros calibre, sans que celle-ci soit repérée.

Pour son avocat, "rien ne laissait supposer son geste. Au cours de l'audience, il s'est comporté de manière très sereine. Les procès pour viols devant une cour d'assises ont des débats lourds, mais là il n'y avait pas eu de tension particulière. C'est exactement à la seconde où la peine a été prononcée qu'il s'est penché sur sa sacoche pour se saisir de cette arme", et se tirer une balle dans le coeur, a-t-il témoigné.

"Les magistrats et les avocats étaient liquéfiés"

"Je suis encore en train de me demander les raisons de son geste que rien ne laissait supposer. C'est peut-être quelqu'un qui, étant donné son âge, ne voulait absolument pas retourner en prison", a-t-il poursuivi. Selon Me Laurent, quand son client a tiré, "ça n'a pas fait un bruit énorme, mais les jurés, les magistrats et les avocats étaient tous liquéfiés, complètement stupéfaits et profondément choqués. Il y a eu une cellule psychologique qui été mise en place".

L'avocat du suicidé a par la suite précisé que son client était un amateur d'armes de collection, condamné pour en avoir détenu illégalement. Mais il n'avait jusque là jamais fait usage d'une arme, "jamais tiré un coup de feu", a-t-il ajouté, précisant qu'il ne disposait pas de licence pour détenir une arme. L'arme contenait 6 cartouches, selon les premiers éléments de l'enquête. Selon des experts psychiatres et psychologues qui l'avaient examiné, l'homme  avait "une personnalité perturbée". Dans la sacoche où se trouvait l'arme, les enquêteurs ont aussi retrouvé son  "testament", ce qui semblerait indiquer que l'homme avait prémédité son geste.

Le portique n'a pas détecté l'arme

"Informée cette nuit du très grave incident qui s'est produit à la cour d'assises de Laon", la ministre de la Justice, Rachida Dati, "a immédiatement demandé à l'inspecteur général des services judiciaires de se rendre aussitôt sur les lieux", a indiqué la Chancellerie. Il s'agira pour l'inspection interne "de déterminer les conditions dans lesquelles un accusé a pu pénétrer avec une arme dans l'enceinte de la cour d'assises malgré la présence d'un portique de sécurité en état de marche", a-t-on précisé au ministère de la Justice.

Cette mort survient alors même que Nicolas Sarkozy a reçu mercredi à l'Elysée un groupe de magistrats (une présidente de tribunal de grande instance, un procureur de la République, une vice-procureure, un juge de l'application des peines, un juge d'instruction, un juge des enfants, une juge d'instance, un substitut, selon le porte-parole de la présidence de la République) auxquels il a confirmé le déblocage de moyens supplémentaires pour la sécurité des tribunaux.

D'après agence

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